La grande braderie de Tana
Citons également ce que les mauvaises langues qualifient de « grande braderie de Tana » et qui a consisté pour l’équipe sortante de la CUA à mettre à profit le moindre recoin de la Capitale (Parkings, îlots, trottoirs, etc.) pour ériger des box à usage commercial qui sont cédés et/ou loués, dit-on, à prix d’or. Plus généralement, la Commune urbaine d’Antananarivo semble avoir décidé de soutirer un maximum de profit sur tous les espaces possibles et imaginables de la Ville des Mille relevant de sa compétence. Deux scandales avaient particulièrement défrayé la chronique, ceux des marchés d’Anosibe et d’Andravoahangy. A quelques nuances près, les deux cas semblent sortir du même moule. Le mode opératoire est pratiquement le même : des constructions à usage commercial sont érigées dans l’enceinte des marchés en question et elles sont destinées à être cédées contre des sommes s’élevant à des dizaines de millions de francs.
Face à la levée de boucliers des marchands déjà en place, des délégués aux marchés se lèvent pour en défendre la légalité, laquelle est confirmée par la CUA. Cette dernière de déclarer en effet que les constructions litigieuses ont bel et bien reçu son autorisation. L’intérêt de la déclaration est qu’elle vient confirmer l’implication étroite de la Mairie de Tana dans cette aberration. Dès lors, l’on ne peut que soupçonner une affaire de gros sous derrière l’autorisation délivrée complaisamment par la Municipalité.
Trottoirs privatisés
Outre les bords de rue concédés à la société Easy Park - un point sur lequel l’on attend des comptes - l’on a assisté également, durant le mandat de Lalao Ravalomanana, à des privatisations abusives de la voie publique en des endroits inimaginables. L’on n’a jamais vu en effet des trottoirs transformés dans leur totalité en parking privé ou en espaces de vente pour les marchands informels et ce, avec l’autorisation officielle de la Municipalité. Sur la rue allant d’Ambohidahy à Amparibe, par exemple, un établissement hôtelier a pu obtenir les deux côtés des trottoirs sur toute leur largeur pour les besoins de son exploitation. De même, sur la descente d’Ambatonakanga menant vers Ambohijatovo, une partie de la chaussée fraîchement goudronnée entièrement par le pouvoir central ainsi qu’une partie du trottoir ont été cédées à un autre établissement hôtelier riverain, lequel les a repavées pour son parking privé. Dernièrement, c’est la Commune elle-même qui a matérialisé la partie de trottoir réservée aux marchands de rue, ne laissant qu’une portion congrue aux piétons. Quels que soient les arguments avancés pour justifier ces inepties, l’on ne peut que demander s’il existe un barème pour bénéficier de telles faveurs et surtout, où sont comptabilisées les recettes ainsi générées. Randriamasinoro Ny Rina se doit d’abord d’apporter des explications claires et convaincantes sur les questions évoquées ci-dessus, lesquelles relèvent des fonctions qu’il a occupées au sein de la CUA, avant de prétendre en devenir le numéro Un. A moins qu’il ne se mette à se réfugier derrière l’argument selon lequel il n’a fait qu’obéir aux ordres du couple Ravalomanana. Ce qui laisse supposer que ce sera le cas si jamais il est élu.
L’on se souvient que, pour ne pas hériter du bilan catastrophique du mandat de la maire sortante, le candidat du TIM s’est dédouané en soutenant qu’il n’était pas le maire, confirmant ainsi malencontreusement l’échec de Lalao Ravalomanana et son conseiller spécial de mari à la tête de la Capitale.
Hery Mampionona